Maladie des petits vaisseaux cérébraux : qu’est-ce que c’est et comment la traiter ?

La maladie des petits vaisseaux cérébraux, liée au diabète et à l'hypertension, provoque une diminution cognitive progressive, explique un neurologue.

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La maladie des petits vaisseaux cérébraux est une condition qui affecte la circulation sanguine du cerveau. L’aorte, qui peut être comparée au tronc d’un arbre, a la fonction vitale d’alimenter le cerveau en sang. Cette grande artère se subdivise en de nombreuses petites branches, similaires aux branches d’un arbre, appelées carotides. Ces carotides, qui montent vers le cerveau, jouent un rôle crucial dans la distribution du sang vers cette partie vitale du corps.

Cependant, le processus de distribution du sang ne s’arrête pas là. En effet, ces carotides se divisent ensuite en encore plus petites artères. Ces minuscules artères, connues sous le nom d’artérioles, sont incroyablement petites, mesurant seulement quelques centaines de microns. Il y a des millions de ces artérioles, et ensemble, elles sont responsables de l’alimentation en sang de chaque partie du cerveau. Chaque artériole a la responsabilité d’alimenter une petite partie spécifique du cerveau, comme l’explique le Professeur Lévy. C’est grâce à ce réseau complexe de vaisseaux sanguins que chaque partie du cerveau reçoit l’apport de sang dont elle a besoin pour fonctionner correctement.

Blocage des petites artères du cerveau

Il arrive parfois qu’un événement se produise dans le cerveau, entravant la circulation sanguine dans les artères. Cela peut être dû à un accident vasculaire cérébral ischémique, qui affecte une grande artère et provoque instantanément des symptômes graves tels que la paralysie d’un côté du corps, des difficultés d’élocution, etc.

Cependant, lorsque l’obstruction concerne l’une des petites artères qui alimentent le cerveau en sang, les problèmes ne sont pas immédiatement observables. « Si une grande artère est touchée, le sang peut emprunter d’autres voies pour contourner l’obstacle. En revanche, si une petite artère est touchée, il n’y a pas d’autre voie possible », explique le neurologue.

Ainsi, quand on évoque la maladie des petits vaisseaux du cerveau, on fait référence à un trouble qui se développe lentement, sur plusieurs années. Ce problème peut affecter un grand nombre de ces petites artères. Cette condition, qui progresse graduellement, s’installe insidieusement sans faire de bruit, jusqu’à ce que les dommages soient assez importants pour engendrer des symptômes notables. Il est important de comprendre que cette maladie n’est pas une affection soudaine, mais plutôt une condition qui s’installe progressivement et silencieusement au fil du temps.

Maladies des petits vaisseaux du cerveau : qu’est-ce qui les cause ?

Les artérioles, de petites artères affectées par le diabète et l’hypertension, peuvent être endommagées par ces maladies chroniques. Cela peut obstruer ces vaisseaux et empêcher le sang de parvenir à certaines zones du cerveau, selon le Pr Lévy.

Cela peut mener à une affection appelée leucopathie vasculaire. Sur une IRM du cerveau, de petites taches blanches peuvent être observées, indiquant les zones où le sang ne parvient pas. Les médecins utilisent l’échelle de Fazekas pour évaluer la gravité de la maladie.

Les zones du cerveau sans sang

C’est une maladie insidieuse qui progresse de manière imperceptible et silencieuse, réduisant graduellement l’apport de sang à certaines régions spécifiques du cerveau. Imaginez une situation où une zone postérieure du cortex reçoit une requête pour extraire une certaine information du lobe frontal.

Pour atteindre sa destination, cette information doit emprunter des voies de connexion situées dans les profondeurs des hémisphères cérébraux. Cependant, des micro-lésions et des pertes de sang engendrent des obstacles sur ces voies de communication. Il en résulte que l’information ne peut plus circuler correctement et atteindre la zone cerveau qui l’a sollicitée, comme l’explique le Pr Lévy.

Ces barrières, créées par les micro-lésions et les pertes de sang, entravent sérieusement la communication entre les différentes parties du cerveau. Le flux d’informations, qui devrait normalement être fluide et sans entrave, est alors sérieusement compromis, altérant ainsi le fonctionnement optimal du cerveau.

Petits vaisseaux cérébraux : symptômes

Cette maladie entraîne des problèmes de réflexion qui sont distincts de ceux qui sont associés à la maladie d’Alzheimer. Ces problèmes affectent spécifiquement les fonctions d’organisation de la pensée, ce qui inclut des aspects tels que la planification, l’initiation, la récupération des informations, l’élaboration de stratégies, l’attention et la concentration, comme l’explique le neurologue.

Les patients atteints de cette maladie présentent souvent des symptômes d’apathie et ont des difficultés à récupérer l’information. Ils sont capables de stocker l’information, comme le démontre cette source, mais ils rencontrent des difficultés à y accéder lorsque cela est nécessaire. Les tests cognitifs indiquent un problème concernant les capacités d’organisation, ajoute le Pr Lévy.

En outre, les patients peuvent également présenter des signes neurologiques, tels qu’un syndrome parkinsonien d’origine vasculaire. Ils peuvent avoir des problèmes pour avaler et exprimer leurs émotions. Par exemple, ils peuvent rire ou pleurer de manière arbitraire ou exagérée, ce qui peut être déroutant pour les personnes qui ne sont pas familières avec ces symptômes.

Traitement des maladies des petits vaisseaux cérébraux

Ces affections, qui sont en effet permanentes, ne se manifestent pas immédiatement après l’exposition au facteur de risque. Au lieu de cela, elles se développent lentement et insidieusement, souvent sans aucun symptôme apparent jusqu’à ce que la maladie soit bien avancée. C’est ce qui rend si crucial le dépistage précoce et l’intervention rapide. Si un patient est détecté à un stade précoce de la maladie, il est impératif de traiter immédiatement les facteurs de risque, comme le diabète et/ou l’hypertension, pour empêcher l’aggravation de l’état de santé.

Il est donc d’une importance vitale de contrôler ces deux facteurs de risque, non seulement pour prévenir l’apparition de la maladie mais aussi pour ralentir sa progression une fois qu’elle s’est déclarée, selon le Pr Lévy. C’est une stratégie proactive qui peut faire une grande différence dans la vie des patients. En outre, les patients peuvent également bénéficier d’une consultation avec un orthophoniste. Ce spécialiste peut aider à améliorer leur cognition et leur qualité de vie, en les aidant à communiquer plus efficacement et à gérer mieux les défis quotidiens.