Alzheimer : certaines fonctions cognitives pourraient être restaurées selon ces chercheurs

Maladie d'Alzheimer : Des scientifiques ont réussi à améliorer certaines fonctions de la pensée ! Tous les détails ici

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La maladie d’Alzheimer est l’une des maladies les plus courantes chez les personnes âgées. Les scientifiques ont longtemps cherché à comprendre les mécanismes de cette maladie pour trouver des moyens de la prévenir et de la traiter. Des études récentes ont montré des résultats prometteurs dans la compréhension de la maladie et des moyens de la traiter.

Les recherches scientifiques sur la maladie d’Alzheimer

Dans une étude récente publiée dans la revue Brain, une équipe de scientifiques a annoncé qu’elle avait réussi à renverser certaines manifestations cognitives associées à la maladie d’Alzheimer chez un modèle animal. Bien que la démonstration reste à faire chez l’humain, les chercheurs croient que le mécanisme qu’ils ont mis en lumière constitue une cible thérapeutique très intéressante. Cette cible ne se limite pas à ralentir la progression de la maladie, mais permet de restaurer en partie certaines fonctions cognitives. Les chercheurs espèrent que leurs résultats ouvriront la voie à de nouveaux traitements pour la maladie d’Alzheimer.

Les mécanismes de la maladie d’Alzheimer

Des études antérieures ont montré que l’activité du cerveau est perturbée chez les personnes qui vont développer la maladie d’Alzheimer. Et ce, avant même que les symptômes apparaissent. Les scientifiques ont identifié une hyperactivité neuronale et une désorganisation des signaux dans le cerveau. Les chercheurs ont alors émis l’hypothèse qu’un mécanisme qui régule l’activité neuronale, plus précisément celui qui est responsable de l’inhibition des signaux neuronaux, est perturbé. Le principal inhibiteur des signaux neuronaux dans le cerveau humain est le neurotransmetteur GABA. Il fonctionne en étroite collaboration avec un cotransporteur, le KCC2. Les scientifiques ont découvert que lorsque la perte de KCC2 dans la membrane cellulaire est importante, le niveau d’ions chlorures augmente à l’intérieur des neurones, et l’inhibition médiée par GABA est perturbée. Cela peut conduire à l’hyperactivité neuronale.

Les résultats de l’étude

Les scientifiques ont utilisé une lignée de souris qui expriment l’une des deux principales manifestations de la maladie d’Alzheimer chez l’humain: la formation de plaques amyloïdes dans le cerveau. Les souris ont montré une augmentation des plaques amyloïdes avec l’âge. Les chercheurs ont constaté que lorsque ces souris atteignaient l’âge de 4 mois, les niveaux de KCC2 diminuaient dans deux régions de leur cerveau. Ces deux régions, l’hippocampe et le cortex préfrontal, sont aussi affectées chez les personnes qui souffrent de la maladie d’Alzheimer. Plus la perte de KCC2 était grande, plus les souris avaient de plaques amyloïdes.

Les scientifiques ont eu recours à une molécule mise au point dans leur laboratoire, le CLP290, un activateur de KCC2 qui prévient sa diminution. À court terme, l’administration de cette molécule à des souris qui avaient déjà des niveaux de KCC2 réduits a permis une amélioration de leur mémoire spatiale et de leurs comportements sociaux. À long terme, le CLP290 les a protégées contre une diminution des capacités cognitives et contre l’hyperactivité neuronale.

Les perspectives de traitement de la maladie d’Alzheimer

Les résultats de cette étude suggèrent qu’en prévenant la perte de KCC2, on pourrait ralentir et peut-être même renverser certaines manifestations de la maladie d’Alzheimer. La perte de KCC2 ne cause pas l’alzheimer, mais elle semble entraîner un déséquilibre ionique conduisant à une hyperactivité neuronale pouvant mener à la mort des neurones. Les scientifiques espèrent trouver d’autres molécules activatrices de KCC2 qui seraient bien tolérées par les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.

Ils ont développé de nouvelles molécules qui sont présentement en évaluation dans leur laboratoire. Parallèlement à ces recherches, ils testent des médicaments qui sont utilisés à des fins autres que l’alzheimer chez l’humain afin d’en évaluer les effets sur le KCC2. Le repositionnement d’un médicament existant accélérerait les travaux portant sur cette nouvelle avenue thérapeutique.

En conclusion, les avancées récentes dans la compréhension des mécanismes de la maladie d’Alzheimer offrent de nouvelles perspectives de traitement pour les personnes atteintes de cette maladie dévastatrice. Les scientifiques continuent de travailler pour trouver de nouvelles molécules activatrices de KCC2 qui pourraient être utilisées pour ralentir et peut-être même renverser les manifestations de la maladie d’Alzheimer.