Barbara a 50 ans et habite à Saint-Nazaire. Il lui est arrivé une bien surprenante histoire l’été dernier au sujet de sa carte d’identité. En effet, elle a découvert qu’elle avait un mari, depuis le 14 février 2009. Visiblement, il y a une phrase sur son acte de naissance qui lui complique la vie.
Une bien mauvaise découverte en voulant refaire sa carte d’identité
Barbara avait décidé de refaire sa carte d’identité et en même temps celle de son garçon. Au bout de quatre mois, elle n’a toujours pas de nouvelles. Alors, elle prend contact avec la mairie pour savoir où sont les papiers… Elle ne s’attendait pas à découvrir qu’elle avait un mari.
Étape n°1 le 19 juillet : la mère et son fils vont refaire leurs pièces d’identité
Un mardi, mère et fils vont donner les papiers nécessaires pour refaire leur carte d’identité. Étant donné qu’ils sont nés à Saint-Nazaire, pas besoin de l’acte de naissance. « La Ville étant adhérente de la plateforme Comedec, nous transférons directement le document au service de la Préfecture », explique Éric Thill-Aubert, responsable du service population de la commune. Barbara sait que « Les délais d’attente sont de six à huit semaines pour recevoir la nouvelle carte. » Donc, elle note dans son agenda que ce sera prêt vers la mi-septembre.
Étape n°2 le 6 octobre : pas de nouvelles de sa carte d’identité
Pas de nouvelle, bonne nouvelle ? Pas dans le cas de Barbara. En effet, la mère de famille va sur le site ANTS.gouv avec les deux numéros d’enregistrement de la demande et constate un souci. « Il était indiqué qu’il n’y avait aucune demande de production de carte nationale d’identité (CNI). J’en conclus que nos dossiers sont bloqués. »
Alors, la quinquagénaire appelle le service état civil : « Vous souhaitez mettre “épouse” ou “veuve” devant votre nom marital ? ». La Nazairienne ne comprend pas et rétorque : « Je ne suis pas et je n’ai jamais été mariée. »
Étape n°3 le 26 octobre : retour à la case départ pour sa carte d’identité
Puis, la mairie la rappelle. « Je me dis chouette, les cartes sont prêtes », se souvient Barbara, mais elle sera vite déçue. « Une autre personne me demande s’il faut inscrire “épouse” ou “veuve” derrière mon nom marital. C’est là que j’apprends l’existence de la mention marginale inscrite sur mon acte de naissance. »
Pour rétablir la vérité, elle doit envoyer un mail qui certifie sur l’honneur qu’elle est célibataire. Encore une nouvelle attente. Mais, Éric Thill-Aubert avoue qu’il y a eu une faute de son côté. « Il est possible de la corriger à condition d’être saisis par l’intéressée. Nous ne pouvons nous autosaisir. Le rectificatif peut être traité assez vite mais pour l’heure, nous n’avons pas reçu la demande. »
Étape n°4 le 28 octobre : une mauvaise surprise
Barbara, choquée, veut en avoir le cœur net. Ainsi, elle se rend à la mairie sans prévenir pour voir la copie de son acte de naissance. « Là, je vois que je suis mariée depuis le 14 février 2009 à un inconnu. ». Mais, la date attire son attention. En effet, cette même année, en décembre, elle a accouché de son garçon et en juin, elle a fait une reconnaissance prénatale. « Sur mon livret de famille, il n’y a jamais eu de problème. Il n’y a que mon nom dessus. On me demande une carte d’identité pour prouver que je suis sa mère, alors que le livret de famille suffirait. » Sur le livret, il n’y pas de mariage.
Étape n°4 le 5-7 novembre : dénouement de l’affaire !
La maman décide de partir à la recherche de son faux époux avec juste le nom et le prénom. Ce fut compliqué, mais elle a réussi à avoir une piste dans la Loire et ensuite dans les Pyrénées-Orientales. « J’ai fini par l’avoir au téléphone, samedi 5 novembre. J’ai senti qu’il avait beaucoup de mal à me croire. Il a rappelé deux jours après, le lundi. L’état civil lui aurait indiqué que cette erreur n’avait aucune conséquence pour lui. Elle doit bien en avoir pour sa femme ! », se demande Barbara. « Nous sommes juste nés la même année à un jour d’écart dans la même ville. ». Les noms des deux femmes n’ont aucune ressemblance.
La carte d’identité, un document encore souvent demandée
Depuis plusieurs mois, Barbara vit sans carte d’identité et ce n’est pas toujours facile. « Je vais être opérée le 25 novembre. Avant, je dois faire une analyse de sang dans un laboratoire et ils m’ont demandé ma carte d’identité que je n’ai pas pu fournir. J’ai des dossiers administratifs en cours où on me demande de fournir une copie de la pièce… ».
Elle a été victime d‘un cancer du sein et doit régulièrement se rendre à l’hôpital. « La carte d’identité est toujours demandée pour les formalités administratives. Heureusement pour moi, ils me connaissent. » Par ailleurs, la mairie rappelle quand même la chose suivante : « En France, on demande très souvent une pièce d’identité pour tout un tas de choses alors qu’aucun texte ne vous oblige à en avoir une. »
