Après le débat sur les régimes spéciaux de retraites, les mères de famille tirent la sonnette d’alarme. Vont-elles être entendues ?
Tout savoir sur les retraites !
Avant cette énième tentative de réforme, les retraites, les choses semblaient plutôt claires. Après vérification des trimestres, un salarié lambda pouvait arrêter de travailler à l’âge de 62 ans. Qu’on se le dise, cela n’inclut pas les carrières longues et encore moins les métiers avec de la pénébilité.
Dès lors, en lisant les récentes propositions d’Elisabeth Borne, l’opposition sort de ses gonds. Cet âge pivot de 64 ans sème le chaos dans l’hexagone. Soucieuse d’épauler les mères de famille en détresse, elle soumet une pluie d’amendements au gouvernement. Vu l’urgence du calendrier, est-ce que ce dernier est prêt à négocier sur les retraites ? La réponse, on vous la donne tout de suite ! Accrochez-vous, nous rentrons dans une zone de turbulences !
C’est une évidence, jamais il n’y aura autant de séismes à l’Assemblée nationale. Même à l’époque de la pandémie, les députés arrivaient plus ou moins à se contenir. Motivés à apaiser les esprits, les sénateurs ont une idée de génie. Pourquoi ne pas entériner le fait que les femmes bénéficieront en priorité de cette fameuse surcote dont tout le monde parle ? Pour celles qui ont eu la chance d’avoir la visite de la cigogne, c’est un bond de géant non négligeable pour leurs retraites.
Un constat fracassant
Concrètement, pour celles qui auront la force de travailler au-delà de 63 ans, il y aura un bonus de 5%. Munie de sa calculatrice et de quelques simulateurs présents sur la Toile, l’équipe d’Objeko vous précise tout de suite que cela tient dans un mouchoir de poche. En tout, cela représente grosso modo 64 euros de plus pour les retraites des heureuses élues. Actuellement un peu moins de 150 000 femmes pourraient être les premières d’une longue série à s’en revendiquer ! Quel suspence insoutenable…Qui va remporte ce bras de fer ?
En contrepartie, afin de ne pas trop déséquilibrer la balance et le budget des retraites, ces huit trimestres gagnés lors d’une période de la maternité devraient disparaître. Et vous, qu’en pensez-vous ? Nos confrères de Capital tiennent à nous rappeler que ces quelques mois avaient pour objectif de « permettre à ces femmes d’obtenir la durée d’assurance nécessaire [pour partir] à taux plein ».
René-Paul Savary, rapporteur Retraite de la Commission des affaires sociales: « Au Sénat, nous serons attentifs à la gouvernance du futur régime universel de #retraite et à ce que la mutualisation des réserves des anciens régimes tienne compte de leur provenance »#ProActionRetraite pic.twitter.com/QGBBbuUqgi
– Aurore Barlier (@AuroreBarlier) June 25, 2019
Le lanceur l’alerte à l’origine de cet amendement s’appelle René-Paul Savary. Il précise à qui veut l’entendre qu’“en l’état du texte proposé par le gouvernement”, celles qui ont bien tout fait dans les règles pour ne pas avoir de petites retraites prennent un risque fou. Celui de “cotiser ‘à perte’ jusqu’à ce qu’elles atteignent cet âge.” À l’heure où Objeko écrit ces lignes, personne ne sait qui pourra se vanter de trancher sur ce chapitre épineux. Et vu l’unité du front syndical, nul doute que ce n’est pas la dernière polémique !
